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nouveau site du syndicat potentiel
http://www.syndicatpotentiel.fr.st 

B
Ecole Potentielle*
vous informe de la projection du film :
Les diggers de San Francisco, 1965-1968
de Céline Déransart, Alice Gaillard et Jean-Pierre Ziren

vendredi 12 janvier 2001 à 20h
suivi d’une rencontre sur “fin du travail et gratuité”
entrée libre

De 1965 à 1968, les diggers de San Francisco ont constamment critiqués,
subvertis et radicalisés les jeunes qui se rassemblent à San Francisco
pour échapper au système. Les diggers qui ont choisi leur nom en
référence aux égalitaristes de la révolution du XVIIIème siècle, ont
organisés des repas gratuits dans les parcs de San Francisco pour
lesquels ils récupéraient ou volaient de la nourriture. Ils y ont
organisés des fêtes géantes et des concerts gratuits, proclamant la mort
de l’argent. Ils ont diffusés des poèmes ou des textes autour de la
question du renversement de la société, de la liberté dans la gratuité,
de l’amour libre et du plaisir.
Le documentaire s’appuie sur des documents d’archives de l’époque et des
témoignages actuels des diggers. Il apparait aussi comment certaines de
leurs idées ressurgissent actuellement et notamment parmi certains
groupes présents à Seattle.



productif, improductif, actif
texte de : BUREAU D'ÉTUDES
http://www.bureaudetudes.freesurf.fr
( visuels et autres textes disponibles sur http://www.syndicatpotentiel.fr.st )

1 Admettons avec Marx, que l'artiste est un producteur culturel, 
qu'une chanteuse rémunérée "produit directement du capital", 
et éloignons-nous de la théorie spéculative de l'art et de la posture 
moderne. Une telle posture est caractérisée par un vœu 
d'improductivité, autrement dit par un régime de gratuité et de 
désintéressement, par le refus du marché et des dispositifs 
publics de politique culturelle. À l'inverse, le producteur artistique 
se réalise en écoulant symboliquement ou économiquement 
ses produits auprès d'acheteurs ou de récepteurs : il déploie 
librement ses activités dans des marchés publics ou privés. 
Sa liberté de jeu cependant, est la condition et la justification 
première de son exploitation par les entreprises ou les autorités 
publiques. En effet, lorsqu'on ne prend plus seulement en 
compte la poignée d'artistes vivant de leurs productions, 
les artistes par leur travail mal rémunéré ou non rémunéré 
(lors d'invitation à participer à des manifestations artistiques 
publiques ou privées) peuvent apparaître comme les premiers 
soutiens économiques de l'art. Ils accordent la "subvention" 
la plus importante à la vie culturelle, loin devant les 
gouvernements, les entreprises et les mécènes en travaillant 
gratuitement ou en créant des espaces ou des manifestations 
artistiques bénévolement. 

2 À la différence d'une telle production effectuée dans un 
rapport d'offre et de demande, la production artistique peut 
aussi se manifester dans une construction conjointe et concertée 
de l'offre et de la demande. Dans ce cas, il n'y a plus de marché 
de l'art : les productions artistiques de biens ou de services 
s'effectuent en autofinancement, dans la rencontre, la concertation 
et la coopération. Elles ne s'effectuent plus de manière abstraite
 (en direction d'un acheteur ou d'un récepteur en général) mais 
de manière concrète (des personnes produisent les biens et les 
services artistiques dont ils veulent disposer).

3 Ces différentes procédures - marchés et construction conjointe 
de l'offre et de la demande - donnent la première place au concept 
de production et de travail en art. Accordons à présent la priorité 
à l'action plutôt qu'à la production, aux liens plutôt qu'aux biens, 
aux désirs plutôt qu'aux besoins (productifs ou improductifs). 
Improductif ne signifie pas inactif et ne pas vivre d'une production 
de biens ou de services artistiques ne dépossède pas ipso facto 
tout artiste autoproclamé de sa capacité de subsistance. 
Les artistes actifs et improductifs font partie de la population de 
rmistes en France dont ils représentent 3, 4% (soit un total, 
professions artistiques et technico-artistiques confondues, 
de 34500 personnes en 1997). On pourrait imaginer que 
cette catégorie d'actifs improductifs - les artistes ne vivant pas 
de leur travail et ne visant pas la professionnalisation - 
contribuent à inventer et à mettre en place un statut qui leur 
conviendraient à merveille (le revenu d'existence) et un droit 
dédouané de la contrainte de production (le droit au revenu). 
Le revenu d'existence est défendu par plusieurs auteurs 
classés à gauche ou à droite (Claus Offe, collectif Fourier, 
Jean Marc Ferry, André Gorz, Alain Caillé/Jean-Louis Laville, 
Ulrich Beck, Van Parijs,…) selon des modalités diverses (1). 
Dans la proposition Caillé/Laville, le revenu d'existence
 - qu'ils appellent revenu minimum inconditionnel - s'élèverait 
à la moitié du SMIC et serait cumulable avec d'autres revenus. 
La garantie d'un revenu d'existence est un multiplicateur 
d'activités individuelles et collectives qui n'ont plus besoin 
d'être rentables pour se développer. En ce sens, il pourrait 
servir de base à une conception renouvelée de la culture.

(1) pour un aperçu général sur le revenu d'existence, voir 
Vers un revenu minium inconditionnel ? Revue du MAUSS, 
2ème semestre 1996, n°7


prochaines rencontres (les problématiques évoquées, ainsi que 
les dates et heures seront confirmées au fur et à mesure) : 
lundi 15 janvier 2001/fin du travail et gratuité; 
lundi 29 janvier 2001/fordisme, post-fordisme et culture; 
lundi 12 février 2001/activismes et nouvelles formes d’action politique; 
lundi 05 mars 2001/politique de l’informel et de l’illégal; 
lundi 19 mars 2001/surveillance et expulsion; 
lundi 02 avril 2001/figures : état, empire, multinationales; 
lundi 09 avril 2001/géopolitique de l’art; 
lundi 07 mai 2001/culture des affects; 
lundi 28 mai 2001/potentiel et passion. 
Les discussions seront à chaque fois enregistrées et retranscrites, 
et mise à disposition de toute personne interessée. Pour mettre en 
place ces discussions, nous souhaiterions procéder par échange 
de savoirs avec toute personne interessée par les sujets traités. 
Si vous êtes interessés par l’un ou l’autre de ces sujets, contactez-nous !



*syndicat potentiel, lieu de la projection et de la discussion
13 rue des couples - 67 000 Strasbourg /
tel (xavier fourt) 06 63 70 82 21 ou (jeff mugnier 03 88 37 08 72
http://www.syndicatpotentiel.fr.st   
syndicatpotentiel@fr.st
&
école supérieure des arts décoratifs de strasbourg, 
lieu du workshop école potentielle
1 rue de l’académie - 67 000 Strasbourg
http://www.esad-stg.org/

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