Louise Desrenards on Wed, 18 Jun 2003 11:24:40 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Paris stop! entre philo philogénèse et écologie urbaine |
Je vais revenir sur mon mail d'hier à propos de la philosophie parce que je ne voudrais pas qu'il puisse être interprété du point de vue d'une critique interne la philosophie. Je parlais du statut social et politique de la philosophie. De son statut symbolique dans la culture. Non de son histoire. Et voici pourquoi je ne voudrais pas qu'il y soit fait de confusion : Quand je dis que la philosophie critique est morte (je ne parle pas de l'épistémologie, d'ailleurs, mais plutôt de l'esthétique et de la rupture dans le dispositif avec l'éthique), à commencer par la métaphysique... je me situe à l'horizon du matérialisme, bien sûr, qui dès le Moyen âge s'opposa à la métaphysique aristotélicienne telle qu'elle était enseignée pour ne pas atteindre l'idée de Dieu. Quand je dis que Deleuze lui-même l'annonçait prescrite, moi qui connais si peu Deleuze, parce que justement je faisais partie des ultimes matérialistes forcenés des héroîques temps de militance post-moderne ;-) je veux simplement dire qu'il a fait une métaphysique dynamique construisant toute sa modernité en rupture avec la métaphysique elle-même. De sorte qu'on parle mieux à son propos d'ontologie (le travail de Véronique Bergen chez L'Harmattan), une philosophie dynamique de l'être qui intègre l'environnement, quand certains fusionnaient l'ontologie (discipline pourtant séparée de la théologie) et la métaphysique (qui s'opposant à la physique en tant que discipline relative à la nature comprenait donc plus que la pensée, chez certains philosophes : l'âme et Dieu ; ce qui n'est pas le cas de la philosophie de Deleuze que je sache). Ce qui pouvait donc entrer en opposition. Sauf à partir de "Matière et Mémoire" de Bergson, qui aurait préféré appeler cela science, mais se contenta de "métaphysique positive" (depuis la référence du positivisme), suivi de Lévinas qui tente la fusion de la métaphysique et de la phénoménologie... Métaphysique comme je l'entendais : c'est donc un discours de l'état, même dans le raisonnement sur la pensée (Descartes), pas du mouvement, c'est d'ailleurs le reproche à première vue qui nous vient sur Empire, qui parle de la métamorphose mais désigne en fait un projet, statue sur un moment et un aspect transitoires de l'ordre mondial en prédiction d'utopie, serait-elle encore matérialiste, etc. Je ne vais sûrement pas revenir sur les questions de philosophies de la transcendance et de l'immanence car Dieu figure possiblement dans chacune des deux... tout dépend si on est par exemple Bouddhiste ou panthéiste (Spinoza), ou même agnostique (concept du XIXè par Huxley, le frère ou le père de l'écrivain, qu était un émule de Darwin). Et même pourquoi pas chez Saint François d'Assise... C'est dire toute la confusion possible fondée en subtilité de la nouvelle philosophie "continentale", actuelle, ressaisie de maniérisme après la post-modernité, mais finalement toujours dans la notion de "progrès" évolutionniste des concepts, même si la réalisation de l'économie politique nous a manifesté le contraire depuis déjà un moment.. Bref. Non je ne suis pas philosophe : je ne me permettrais pas ; pour moi, bien compliquée, c'est encore trop compliqué sauf à déserter les sources brutes pour ne s'en remettre qu'à quelques gourous... ou rompre avec la philosophie prescrite (entendre à la fois qu'elle est dépassée mais continue à infliger ses ordonnances ;-) Pour autant, on n'a pas à s'interdire de penser à propos de la philosophie, et des pragmatismes philosophiques plus matérialistes, stoÎques ou empiristes, et davantage tourné vers les sciences contestataires, par ex les nouveaux paradigmes en Biologie et en Médecine où se rejoue peut-être la querelle des universaux qui enferma les sciences avec le ciboire dans le tabernacle, sans jamais leur faire prendre l'air pendant plusieurs siècles, et qui paraissent intéresser davantage le monde improbable que nous traversons maintenant. Ce, pour ne pas virer mystique face aux flips de l'environnement infligeant des états de stress ou des traumatismes de façon quasiment permanente... Au fait : dans les causes d'accroissement du cancer en France (le pays du monde où ça va le plus vite et atteignant des catégories de plus en plus jeunes : le tabac et l'alcool, les basses fréquences, les dioxines ‹ les oxydes liés aux carburants et combustibles dans les villes ‹ la pollution de l'agro-alimentaire, etc... et le stress, la pression de l'argent, des prélèvements, de la paperasserie bureaucratique, technocratique, les taxes des services privatisés, de plus en pus coûteux menaçant jusqu'à la possibilité du gîte, la peur du lendemain dans la citoyenneté quotidienne où la rémunération et les ressources productives chaque jours se volatilisent davantage, quand même un sans abri ne peut bénificier du RMI, puisqu'il faut faire preuve de domicile ont publié les administrateurs petits bourgeois : de telles pressions, cela ne compte pas, peut-être ? Et maintenant, on va se taper un quai François Mitterand en place de Rivoli ? Une victoire pour une défaite : Non mais je rigole... Faudrait bien que la mairie de Paris nous explique les basses oeuvres auxquelles elle s'est livrée sur l'espace vert dit "jardins Tino Rossi"... qui était une sorte de sanctuaire et une mini-écologie semée d'allées en terre battue absorbant les bruits des moteurs sur les quais et sur l'eau... N'y règnent plus que les kilogs de béton gravillonné en différences selon des consistances et les opportunités des entrepreneurs compromis et compromettants (pas d'architecte et fut-il aussi compromis, derrière c'est sûr ou alors : qu'on le nomme), mauvais raccords au gré des marchés d'entreprise clientéliste, les déplacements des sculptures (dont certains enlèvements), l'immobilité du mobile factice remplaçant l'original défaillant, etc... et cette friche d'un chantier inachevé depuis un an dont on commence seulement à reboucher les trous à la hâte ? Faillite d'entreprise, marché captif ? Les fleufleurs genre patiences et pensées à la place des buissons ou des vivaces, peu à peu... et les attributions de marchés sur l'usage : péniches festives, autorisant l'accès à toutes les voitures de service ou de clientèle, etc... etc... Ah vraiment Monsieur Delanoé dans son souci de rentabilisation et d'économie du jardin ‹ et de la ville : ne serait-ce que les parcours tronqués par les bus pour les bicyclettes... sans même parler des services sociaux de la ville : vaut-il vraiment mieux que son prédécesseur ? Les groupes qui s'y rencontrent, les perxcussionnistes, les leçons de tango, la caproeira, tout ça s'était installé sans besoin de l'institution, spontanément : la pratique urbaine y était plus forte que tout, alors il vient y mettre son vilain museau électoraliste de bétonnière gestionnaire qui rectifie le charme des dernières iles urbaines... ? Il a détruit ce jardin : tous les gens qui le pratiquent le pensent. Et d'ailleurs, les arbustes commencent à s'y moins bien porter... les arbres tous taillés, élagués de façon conique, ignorant la silhouette spécifique de la croissance selon les essences... et d'ailleurs trop d'élagage, ne serait-ce pas si brutal que l'émondage, tue les arbres, qui ne se défendent de la pollution que grâce à leur nombreux feuillage leur procurant l'oxygène. Après, les troncs se creusent, les branches s'effilochent... les feuillages se raréfient, les arbres tombent malades, qui déjà se battent contre l'environnement toxique. Ce ne sont plus des jardiniers ni des forestiers : ce sont des accessoiristes et des bûcherons (faire les bûches), des bouchers par défaut des corps ciotyens. Les petits arbres que l'on met là ne deviendront jamais aussi grands, aussi vieux que ceux qu'ils viennent remplacer... On les plante trop petits, trop jeunes, pour leur durée de vie annoncée dans l'environnement qui les étouffe. Qu'on ne nous raconte pas que Paris-Plage n'est pas un trip de petit-bourgeois ou de marchand de bestiaux anobli, convolant avec le gratin touristique et de la ville dans les périodes où elle se vide. Les clochards ne vont pas aux guinguettes de Paris-Plage. Quand ppurrons-nous mieux respirer en ville ? toutes ces bagnoles : ça va durer encore longtemps ? Il est là le problème radical de la démarcation entre les engagements successifs à la ville de Paris, aujourd'hui : les dioxines de l'EdF, la toxicité des incinérateurs urbains, et les bagnoles. Pour le reste, les gens savent se débrouiller, boucler les ruelles pour y faire la fête. Qu'ils lâchent les jardins et les arbres, ces in-cultes mortifères, pour passer aux actes des questions vitales !!! Qu'ils redonnent souffle et vie, non scène électorale et utilitaire, aux corps humains. Il règne dans le rapport à la ville par ses gestionnaires une sorte d'abjection de la citoyenneté vivante. Louise D.
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