Réponse face à l'alerte du jour Re:[nettime-fr] BDP2004

[Louise Desrenards <louise.desrenards@free.fr>]

Parlons politique en culture, donc...

Personnellement je trouve évidemment plus intéressants les deux posts
d'alerte sur l'existence d'une autonomie culturelle et sur internet qui sont
passés aujourd'hui, plutôt que le mail auquel je réponds ; c'est justement
pourquoi je réponds à un mail qui est un déni de culture sous couvert de
plaisanterie harcelante. Les autoportraits y en a marre: ce n'est pas
quelque chose qui se partage, c'est simplement quelque chose qui s'exhibe.
Ce peut-être de l'art mais en aucun cas de la culture. Parce que culture par
définition est ce qui se partage et se reconnaît pour telle en s'édifiant à
plusieurs. Si je parle de l'autoportrait c'est parce que je réponds à un
artiste qui en tisse son art et ma foi de façon souvent très poétique ; mais
cela ne pourrait faire une Biennale qui se targuait (et se targue peut-être
encore) d'annoncer "les formes d'art avancées" : comme nouvelle culture.

Justement la Biennale n'est pas la foire de l'art contemporain, la tradition
Biennale est celle de l'art comme événement de la culture artistique
intégrée et intégrant son environnement, pas du produit ; et d'ailleurs
c'est bien cela que A.G annonçait parlant de sa Biennale, au temps où il
prétendait à son apparence la plus prestigieuse et critique en la fondant
vers le virtuel... Sauf qu'il veut marquer, donc il veut aussi des ¦uvres
authentiques et des lieux pour les montrer... et tout cela serait-il fauché
comme les blés, il reste que serait-ce un film du vélo au lieu du vélo, il
faille un projecteur et un écran pour le montrer et un endroit pour les
voir. 

il me paraissait donc utile de se battre pour que la guitare ait un trou qui
s'appelle l'âme, quelque échancrure d'air et d'espace collectif vu la
cité(e) en référence du titre, en matière de formes d'art avancées...

car se battre pour les droits de la guitare si le menuisier ne fait pas
d'âme à la guitare ne procurera pas de son des cordes... Je pense que le
combat culturel est sur deux fronts simultanément: le front du droit et
ferait-on légitimement culture du fait de se battre en droit, il existe
aussi la culture de vivre et de sublimer pour laquelle on se bat dans un
même cadre du droit, sinon elle meurt ; cela définit au moins d'ores et déjà
deux assemblées solidaires, sans même poser la question de la fusion d'une
communauté dans l'autre ; ainsi se définit précisément un front culturel, un
front uni organiquement des causes ; il désigne du moins qu'il y a moyen de
se battre sans perdre, parce qu'au bout du compte, ça fait du monde.

Je souhaite tout de même lever un dernier malentendu. Pour ce que représente
culturellement une Biennale, justement et dès que j'ai entendu parler du
projet d'Alexandre, il y a un peu plus de deux ans, j'ai été enthousiasmée
par l'idée d'autonomie fabuleuse de son premier geste et celle supposée  en
outre possible, car Biennale suppose la synergie du nombre artistique comme
nombre citoyen critique...

l'idée de ce que comme d'autres je pouvais y faire m'amusait beaucoup...
notamment une poïétique en réseau ; je n'étais pas la seule à être séduite
par cette aspect car il y avait toutes sortes de projets en réseaux dont
certains déjà réalisés, mais ils ont apparemment disparu eux aussi et
certainement à juste titre, car engager un réseau, on dira sans réalité
protocolaire politique (j'entends bien ici politique en son sens premier, si
l'on veut bien considérer l'assemblée des villages internautiques comme des
cités), on ne peut engager des réseaux en tant que responsable de les avoir
animés ou de les mettre en ¦uvre.

Puisqu'il s'agissait d'une Biennale annoncée plus virtuelle que matérielle
c'était sans doute la plus belle chose que nous pouvions y faire, plutôt
qu'y produire son éternel autoportrait...

Je n'ai pas d'influence même si sous ma logorrhée on finit bien par se
rendre compte qu'elle s'applique à réflexion ; simplement je ne veux pas
qu'on en ait sur moi, de l'influence, et surtout de la mauvaise influence
par des temps où il en court plus de mauvaise que de bonne à mettre en ¦uvre
l'énergie positive de sorte que c'est plutôt la désespérée qui s'abat. Et
encore moins je ne veux laisser atteindre celle que je peux apporter vers
les autres et celle que je peux recevoir d'eux, car est la joie sans dieu.

Ayant à la demande insistante d'Alexandre contacté des institutions et des
personnalités ouvrant des lieux alors que je n'avais rien à me prouver
là-dessus à titre personnel, lancer une énergie pour ne pas l'honorer :
c'est évidemment préjudiciable. Tout ça je l'ai dit. Pour le reste, si la
Biennale doit être une assemblée de nombrils de paris, pourquoi pas, mais
inutile de convoquer les noms illustres internationaux pour ça, puisque ton
nombril je pense que les marsouins de l'île zaza n'en ont rien à faire: moi
c'est la cité virtuelle des marsouins trans-iles qui m'intéresse : peut-être
parce que j'en suis ? tiens !

Quand on plus on me met -mal avec une personne que je ne connais pas c'est
encore pire... les procès d'intention à Aliette Guibert sous couvert de
Louise venant de Bobig je connais... Je vois bien, je le disais, comme la
horde d'Ubu est maintenant lâchée !


Le reste je m'en fiche éperduement que tu participes à la Biennale et
qu'elle existe ou pas à travers toi, comme dit l'autre, ce n'est pas
vraiment considérable.

> De : "eric.M" <eric.m@bobig.com>
> Date : Sat, 20 Dec 2003 20:22:31 +0100
> À : nettime-fr@samizdat.net
> Objet : Re: celui-ci je l'envoie qu'une fois ;-) Re: [nettime-fr] BDP2004
> 
> ==> A partir d'un moment il faut penser à arrêter d'écrire pour écrire.
> une biennale de paris existe par le biais d'alexandre gurita. sa
> proposition est interessante.point. il y a des doutes sur
> l'organisation. d'accord mais à partir d'un moment il faut arrêter de
> sortir le marteau et de taper dans tous les sens.
> les méthodes d'organisation sont peut être discutables. si cela ne vous
> convient pas, vous ne participez pas.point . pas la peine d'alerter la
> terre entière. après tout , franchement qui s'inquiéte de la
> participation de l'une ou de l'autre à cette biennale de paris à part
> vous même ( ne fanstamez pas sur votre influence..). le principal
> interêt est que cette biennale est . avec ses qualités et ses défauts (
> la recherche de la perfection m'ennuie, on finit par ne rien faire).
> laissez faire ceux qui participent. que la suite soit négative ou
> positive, cela n'est pas important. cette biennale est. hors limite.
> vous ne trouvez pas que cela est un point positif. c'est peut être cela
> qui vous gêne.
> En résumé,cela ressemble plus à une querelle de personnalité que
> d'éthique. ravalez votre ego et laissez faire les choses.
> 
> bobig
> "l'art c'est n'importe quoi et c'est tant mieux"
> http://photomaton.bobig.com

(...)
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