Louise Desrenards on Mon, 14 Mar 2005 06:57:28 +0100 (CET) |
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[nettime-fr] l'Etat déliquescent (climat et suite de l'affaire Battisti) |
l'Etat déliquescent/ Elle, nos mails, la police - la LEN ? (pardon pour la longueur - mais là il s'agit de faire une recension de la situation, puis d'informer sur la suite du procès Battisti, et enfin d'en faire une analyse diligente mais précise, au vu d'un état problématique du droit et des lois). 1. La situation générale est obscure. 2. La lettre de Fred Vargas aujourd'hui. 3. La suite des la défense pour Battisti 4. ÉLÉMENT NOUVEAU : 5. Se remobiliser pour Battisti et les réfugiés politiques pour nos propres droits contre EU Big Brother ============================= 1. La situation générale est obscure Quand la pieuvre avance, il faut reculer pour prendre du champ. Mais si déjà elle nous oppresse, alors il faut crier pour dire qu'elle est là. Il faut que tout le monde sache ce qui nous arrive, car même en plein mouvement social puissant et nombreux, rien ne fait peur au pouvoir des barbouzes qui talonnent nos petites vies sacrificielles, laborieuses et lucratives non syndiquées (et pour cause), ou chômées et voyant les SDF dormir dans le froid même quand la mort peut en survenir. On ne dit même plus combien sont morts les dernières semaines. On ne dit même plus qu'il en meurre. On nous abuse sur tous les plans d'autant plus dangereusement que cette répression se délocalise de plus en plus, arrive à des gens très divers par leurs idées et par leur statut social à propos du soutien à Battisti, et je dirai plus il devient certain que l'erreur judiciaire est volontairement consommée à d'autres fins, plus le soutien est légitime et donc d'autant moins combattif et communiquant, plus le contrôle tentaculaire de la police instrumentée par le la justice mafieuse et le gouvernement qui dicte la loi au lieu de s'y soumettre pour sa propre part représentative des pouvoirs séparés, plus nous avançons vers l'innommable et l'irréversible. Dominique de Villepin qui était un type intéressant est fichu. Jacques Chirac l'a "tué" comme tous les politiques intéressants de son entourage : il les a tous "tués" pour ne pas avoir de remarquables rivaux élus dans son voisinage. Il n'y a plus de garde-fou du pouvoir depuis que l'ascendant de Dassault, ami allié du Président et qui tient une entrée directe sous le ministère des armées, et des marchands d'armes forts en finance, tous au pouvoir quasiment exclusif du conseil et de la communication français, tenant la seule agence de Presse internationale française, l'AFP (et ayant interdit d'en constituer de nouvelles depuis un an), et les Seguières à l'assaut des droits voisins pulvérisant les droits d'auteur sous couvert de les défendre, du MEDEF qui s'imaginait la chose gagnée à l'horizon d'un Euro qui ne dévaluerait jamais, de la droite israélienne en ingérence dans les lobbies de l'Elysée, sont venus éponger la peur, l'horrible peur, la terreur de la conséquence des affaires, quand Jupé, le technocrate le plus républicain de la bande quoique rigide, est tombé - parce que l'affaire Jupé, ce n'était pas seulement pour Chirac perdre son conseiller préféré, c'était aussi voir son aile avancée tomber - avant lui. On a toujours tort de lancer des affaires contre un régime ni bon ni mauvais ; parce que le dictateur, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas l'abus par l'empereur mais l'auto-protection du survivant qui le désigne (Elias Canetti). François Hollande et Ségolène Royale, qui passèrent en d'autres moments leur temps à faire propre, pourtant s'affairent en étrange désinformation à propos du vote pour le référendum, après qu'ils aient couvert dans une voix unanime avec celle du pouvoir, à l'assemblée nationale, la modification de la constitution française ainsi harmonisée avec la constitution européenne, par anticipation de la décision populaire. Quant on en est là, quand tout le dispositif électoral sur lequel s'appuie une république est bafoué par l'union des partis à la Chambre, alors en effet, comme disait Emmanuelli, on peut faire des rapprochements avec la France juste avant l'occupation, où les voix socialistes sécuritaires unies aux doriotistes votèrent Pétain, ou bien encore, quand le gouvernement de Guy Mollet décida d'envoyer le contingent en Algérie. Ici il s'agit du Moyen Orient. Et de l'Europe aux mains des pires intrigues et ingérences. Nous en avons un exemple avec le négationnisme des insignes totalitaires (c'est comme les chambres à Gaz (rasons-les) faisons les disparaître, et après, nous pourrons dire que cela n'a jamais existé... ou plutôt oui, mais on ne sait plus où ni comment, alors on ne saura pas discerner les symptomes d'éventuelles réapparitions. Quand à la faucille et au marteau, ou à la croix gammée : personne ne se souviendra plus de l'état d'esprit des sociétés, de l'injustice face à la production de l'époque industrielle, du rationalisme gestionnaire, qui y prééxistèrent. La croix gammée depuis, si elle a été reprise par les néo-nazis, a autant été utilisée par les punks pour désigner les manipulations et les abus dans la Presse et ce n'est pas cela qui a agi, l'icône, mais les bras tendus en signe de soumission. La faucille et le marteau furent des symboles des peuples révoltés à l'assaut du pouvoir avant que le pouvoir n'en abuse, etc... Aucun totalitarisme n'est réduit à son iconographie. Aucune iconographie n'est réduite à un totalitarisme sauf circonstanciellement. On le voit aujourd'hui, car les pouvoirs en place, les plus abusifs ne brandissent pas des palanquins facilement repérables, pire, ce sont les discours sur l'homme libre qui justifient les crimes de guerre en forme d'extermination... Ce qui fait la substance des totalitarismes est tout autre ; où nous ne voulons pas l'envisager comme extrême objectif du rationalisme de la structure, désinformation administration et gestion, il reviendra - il revient sous d'autres aspects sans apparat parce que tout simplement l'administration, la plannification, ne l'ont jamais abandonné même pas juste après la guerre, et il a mené au monde auquel nous sommes aujourd'hui confrontés. Tout cela, l'Europe qu'on nous propose, celle de la croyance et du négationisme généralisé sous couvert de célébrations, (quand on fait disparaître les traces on n'a plus qu'à croire l'histoire au lieu de la vérifier), celle de la dérision des élections représentatives - bafouées - aux pactes non respectés - par des lobbies experts et financiers qui instrumentent la fin de l'autonomie critique et de la conscience en politique, sous l'attente des bureaucraties et de l'oligarchie... tout cela est non seulement lamentable mais angoissant pour nos enfants et petits enfants. On nous parle de dette publique - de rembourser la dette. Mais les Etats-Unis sont aujourd'hui le pays le plus endetté du monde et personne ne lui en tient rigueur - mieux, il se désendette partiellement en dévaluant le dollar par épisodes... Ici, bien au contraire, ils ont choisi l'euro stable par le haut, la monnaie de l'économie immobile et de l'injustice contre la vie des populations : la monnaie et les finances contre l'innovation de nouvelles productions ou services, et même contre le commerce de leur propre libéralisme (international - l'euro est trop cher pour payer le travail comme pour vendre les produits) et maintenant que l'Europe vogue en récession accélérée (l'Allemagne n'est pas davantage en forme), avec le concours de la bienveillante autorité européenne de monsieur Trichet Euro-argentier nommé sous monsieur Chirac, un des acteurs du scandale local et international du Crédit Lyonnais sous Mitterand (Beregovoy ministre des finances; Charasse ministre du budget aujourd'hui gérant l'argent de la Fondation Mitterand)- cette dette d'une banque semi publique des grands flux financiers que tous les petits comptes durent payer en partie, c'est dire si les alliances transpolitiques sont solides - , ils ne s'en démettront pas d'un yota. Ils attendront que nous en "crevions" tous ou que nous nous détruisions civilement entre nous, ou que nous partions tous en émeute, et ils réprimeront sauvagement après avoir contrôlé chacun de nos échanges... L'entêtement anti-républicain et les réformes contre électorales du pouvoir français, bénies par la gauche soumise qui court à la soupe européenne (le vote pour l'harmonisation de la constitution française avec la constitution européenne ont anticipé la décision populaire), ne nous protègent plus d'aucun abus politique ni social, ni d'aucune répression arbitraire. Quand SOS racisme théoriquement du côté du peuple républicain ne trouve rien de mieux qu'aller réclamer davantage de lois répressives et de les passer à l'acte du côté de la LEN - comme Hollande dans la même problématique que le pouvoir anti-républicain de modifier la constitution avant le référendum, tout cela montre que nous avons déjà franchi le pas au-delà duquel se taire devient complice. Telle est l'Europe financière du pouvoir que l'on nous propose, à l'image de ce que la France est devenue en deux ans après un plebiscite un an avant, depuis le début de l'affaire Jupé, la concentration de la Presse par les marchands d'armes, la communication n'étant plus devenue qu'une stratégie de la désinformation scrupuleusement étudiée, toute la communication populaire et même privée étant contrôlée (limitation policière d'Internet via les centres de serveurs, face à la spécialisation onéreuse de la Poste), le rôle étrange du Baron de Seillières (appelé à une haute fonction européenne - lui succède au MEDEF un monsieur de Castries), l'alliance de Chirac avec Berlusconi... pour le meilleur (l'argent et les échanges entre lobbies) et pour le pire (l'abus du droit modifié opportunément contre les libertés acquises des lois - mépris des lois au nom duquel elles sont citées ; la fin du dispositif de la diversité républicaine et des opinions, et la fin du pacte électoral symbolique) etc. Quand on en est déjà à ce point, on ne le met plus sur le dos de la globalité : on agit localement et en urgence. ===================================== 2. La lettre de Fred Vargas aujourd'hui. ----- Original Message ----- From: "Soutien" <soutien.battisti.paris@wanadoo.fr> To: "COMITE PARIS" <soutien.battisti.paris@wanadoo.fr> Sent: Sunday, March 13, 2005 4:22 PM Subject: Fred : vos mails et les flics Une amie ((...), des comités de soutien) m'en prévient, mais j'ai eu de mon côté maintes occasions de le vérifier sûrement : mes mails sont tous lus, évidemment, tous retenus par les flics qui ne me lâchent pas, 24h/24h, et pas seulement par vois électronique. Je vous les envoie et ils vous arrivent, parfois avec retard. Mais en revanche, les vôtres, tous retenus, ne me parviennent pas : tous retenus par les flics, tous fichés. Cela leur permet aussi de nous couper les uns des autres. Cela leur permet enfin, lorsque j'organise des rdv politiques, de me bloquer les réponses de sorte que, dans l'ignorance, je manque le rdv crucial. Et ainsi de suite. Ils ne laissent passer que les mails familiaux et amicaux sans rapport avec Battisti. Tout le reste est détourné. Sachez donc que, depuis au moins deux mois, je n'ai pas reçu un seul mail des comités de soutien, alors que je sais que des dizaines devaient me parvenir. Pour le reste, la boîte marche normalement. C'est notre pays qui ne marche plus normalement, c'est peu de le dire. A vous tous, (...) ============================ 3. La suite de la défense pour Battisti Ce mail précédent est de Fred Vargasn réponse à un message que je lui ai laissé depuis une ligne téléphonique "x", car elle envoyait au réseau "soutien" des mails qui apparemment nous arrivaient quoique décalés, des mails auxquels, à les lire, personne ne lui répondait malgré ses demandes répétées de lui répondre... et pourtant que de réponses je lui envoyai - et les autres - en vain ! Force fut alors de constater qu'elle n'en recevait aucun quant à elle. Cela s'est passé chez : wanadoo.fr. C'est la LEN et/ou les Accords de Schengen, d'après vous ? Je me demande soudain si d'autres de mes interlocuteurs habituels ne seraient pas déjà trouvés à ne pas avoir reçu des mails que je leur avais envoyés... et vous ? Il n'y en avait pas eu pour réclamer un filtrage d'Internet par Etat - récemment ? SOS racisme lui-même ? Battisti n'est pas antisémite:) Battisti n'a pas tué - il l'a solemnellement déclaré sans faire de délation à propos d'autres criminels supposés. Celui qui a tué, a probablement disparu de la circulation aujourd'hui même, parce que l'affaire Battisti, tout de même ça sent le brulé, d'autant plus que Persichetti n'est toujours pas vraiment libre, bien que relaxé d'un crime que'il n'avait pas commis. Quant à Sofri : que dire de l'affreuse affaire contre Sofri que sous l'influence d'une juge française, au plein moment de l'influence Italienne au gouvernement européen, même la cour européenne des droits de l'homme a débouté de son appel ! Donc Battisti, ça sent le brûlé car c'est l'insoumis qui se bat à travers ceux qui l'aident, sachant que certains de ses amis déjà ne le peuvent plus pour eux-mêmes, et donc s'il gagne sa liberté, les raisons de ne pas leur rendre la leur deviendront caduques. Et c'est bien le problème... pour l'italie : combien devront sortir de prison qui y entrèrent sur de mauvais procès ? Je prends sur moi de porter cette info à votre connaissance car je pense qu'il fauit maintenant lever la loi du silence face à la répression qui se lève contre ceux qui avancent en recherche : =============================================== 4. ÉLÉMENT NOUVEAU : CESARE BATTISTI NON INFORMÉ DES PROCÉDURES À SON ENCONTRE 1. Faux et usage de faux lors des procès italiens Dans son arrêt du 30 juin 2004 favorable à l¹extradition, la cour d¹appel de Paris a fait valoir que Cesare Battisti avait été informé des procédures pour homicides intentées contre lui en son absence en Italie de 1982 à 1990, et avait nommé une défense ad hoc. Selon la cour, c¹est donc volontairement que C. Battisti se serait soustrait à la justice de son pays. C¹est cet unique motif du « renoncement à son droit à comparaître de manière non équivoque », qui a justifié la décision de la cour d¹exclure C. Battisti du droit des condamnés par contumace et de le remettre aux autorités italiennes pour purger directement une peine de perpétuité. La justice française s¹est basée sur les preuves que lui a fournies la justice italienne : il s¹agit, à l¹exclusion de tout autre élément, de trois lettres de C. Battisti, du 10 mai 1982, du 12 juillet 1982 et du 19 février 1990. Les deux premières lettres sont des mandats rédigés en termes très généraux, désignant Me Pelazza et Me Fuga pour la défense, adressées l¹une au tribunal d¹Udine, l¹autre au tribunal de Milan. La troisième lettre, dactylographiée, transmise par Me Pelazza à la cour d¹assises d¹appel de Milan, lui confirme sa désignation dans le cadre de la procédure «R.G. 86/89 » et lui donne mandat pour se former en cassation contre l¹arrêt de la cour du 16 février 1990. Selon le Garde des Sceaux (mémoire au Conseil d¹Etat, 20 décembre 2004), l¹envoi des deux lettres de 1982 est en « relation directe avec les meurtres notamment de M. Santoro et de M. Campagna », ces procédures commençant alors à être diligentées. Ces dates « attestent » donc, selon le ministre, que C. Battisti « avait bien connaissance des procédures pénales alors menées à son encontre ». Concernant la lettre dite de 1990, toujours selon le Garde des Sceaux, « sa précision atteste à l¹évidence du degré élevé de connaissance par le requérant de l¹état d¹avancement de la procédure pénale [S] et de l¹étroitesse de ses liens avec ses conseils nonobstant l¹éloignement géographique ». Une expertise a permis de prouver que ces trois lettres sont des faux. Avant son départ d¹Italie à l¹automne 1981, alors qu¹aucune accusation pour homicide n¹existait contre lui, C. Battisti laissa à ses camarades des feuilles de papier en blanc signées de sa main, en cas de procès pour son évasion. Ce sont ces blancs seings qui furent « complétés » et utilisés par trois fois en justice par d¹autres mains en 1982 et en 1990. Il est en effet constaté que les signatures qui figurent sur les trois lettres produites sont quasiment identiques, et apposées au même emplacement sur les feuilles, comme effectuées les unes après les autres. Le graphologue consulté, expert auprès de la Cour, atteste en effet que ces trois signatures ont été exécutées « dans le même temps » et que cela « ne fait aucun doute ». Il est ainsi établi que le texte de la lettre de 1990 a été dactylographié sur une feuille blanche au-dessus d¹une signature antérieure de huit ans, qui fut exécutée en même temps que celles figurant sur les lettres dites de 1982. En outre, cette lettre que, selon le Garde des Sceaux, C. Battisti fait parvenir au greffe par l¹intermédiaire de son avocat « alors qu¹il se trouve en fuite au Mexique », est sans enveloppe. Il est également prouvé que rien ne permet de dater les envois dits de 1982 : l¹expert atteste que la date du 10 mai 1982 est comme « rajoutée » sur le document, en bas à gauche, et « paraît bien avoir été écrite par une autre main ». L¹écriture de l¹enveloppe d¹envoi au parquet d¹Udine, en lettres majuscules, est de même qualifiée de « suspecte » par l¹expert et paraît bien ne pas être l¹¦uvre de C. Battisti. La lettre dite du « 12 juillet 1982 » n¹est pas datée, et ne porte pas le cachet de réception du tribunal de Milan. La date qui lui a été arbitrairement attribuée est celle du timbre postal figurant sur l¹enveloppe : or celle-ci est dactylographiée et rien ne permet de l¹attribuer au courrier.[1] Dans le cas où l¹expertise graphologique serait contestée, il sera aisé de démontrer par une analyse chimique des encres et des papiers originaux, actuellement en possession de la justice italienne, que ces documents sont des faux indiscutables. Ces falsifications démontrent que ce n¹est pas C. Battisti qui a établi les deux mandats en 1982, ni dactylographié la demande de pourvoi en cassation de 1990. Or ils sont l¹unique élément fourni par la justice italienne pour affirmer que C. Battisti avait eu connaissance des procès intentés contre lui. Ils sont également l¹unique motif de la justice française pour justifier son extradition. Le Conseil d¹Etat en est informé par le mémoire en réplique de Me Lyon-Caen. 2. Cour Européenne des Droits de l¹Homme Le fait que C. Battisti n¹ait pas été informé des procédures à son encontre rend son cas similaire à celui de Sejdovic, condamné italien in abstentia, sur lequel la CEDH a récemment statué dans son arrêt du 10 novembre 2004, approuvant la décision de non extradition prononcée par l¹Allemagne. La CEDH a fait savoir à cette occasion que de futures demandes en ce sens seraient fondées à être examinées. On sait aussi que la CEDH, dans le cas où le Conseil d¹Etat français n¹annulerait pas la décision d¹extradition, traitera le cas Battisti dans des délais très courts, au cours des quelques mois qui suivront la décision française, rendant très probablement un avis contraire à celui de la France. 3. Innocence et nature douteuse des accusations C. Battisti a toujours déclaré n¹avoir « jamais levé son arme contre un homme ou une femme » et n¹avoir pas commis les crimes pour lesquels il fut condamné. « Je n¹ai jamais tué, et je peux le dire les yeux dans les yeux aux parents des victimes, aux magistrats. » (Journal du dimanche, 8 août 2004). Il décida de rompre avec la lutte armée en apprenant l¹assassinat d¹Aldo Moro par les Brigades Rouges en mai 1978, soit avant les quatre homicides commis par le groupe des PAC, qui s¹échelonnent de juin 1978 à avril 1979. La nature de l¹accusation qui fut portée contre lui en son absence, oblige à tenir compte de ses déclarations d¹innocence. En effet, aucune preuve matérielle ni aucun indice ne furent jamais fournis à son encontre. Il ne fut condamné, pour chacun des quatre homicides incriminés, que sur la foi de témoignages et de déclarations de « repentis » complices ou auteurs de ces crimes. Le statut de « repenti » (accusé reconnu coupable, devenant accusateur) et non pas de témoin véritable, et l¹intérêt à bénéficier de ce statut, se mesurent à l¹allègement des peines qui furent infligées aux membres de l¹organisation déclarés coupables : Pietro Mutti, principal accusateur, fondateur, chef du groupe et meurtrier, se déchargea de tous ses crimes sur C. Battisti : il ne fut condamné qu¹à 9 ans de réclusion. Le statut de repenti des accusateurs est également prouvé par les faits criminels.[2] . 4. Conclusions Avec l¹établissement des faux rien ne prouve désormais que C. Battisti fut informé des procédures intentées contre lui. Ce fait nouveau remet en question le bien fondé de la décision française. La législation française en matière de contumace s¹applique ici pleinement, selon laquelle un condamné en son absence ne peut pas être incarcéré sans avoir bénéficié d¹un procès en sa présence, ni extradé vers un pays où ce procès lui est refusé. Il résulte en outre de la nature des accusations et de la parole suspecte des repentis bénéficiaires une remise en question du bien fondé des condamnations et une présomption d¹innocence pour C. Battisti. Tous les éléments du procès contre C. Battisti convergent vers l¹établissement d¹une erreur judiciaire certaine. [1] Expertise graphologique jointe au mémoire en réplique déposé par Me Lyon-Caen devant le Conseil d¹Etat, janvier 2005. [2] Homicide Santoro : Mutti, accusé de l¹exécution, s¹innocente de ce crime sur Battisti ; homicide Sabbadin : exécuté par Giacomin et Mutti, Mutti s¹en décharge sur Battisti, mais une contradiction de date l¹oblige à revenir sur son accusation ; homicide Torregiani : exécuté par Grimaldi, Memeo, Masala et Fatone, identifiés et condamnés ; organisation de l¹action chez Mutti, mais Mutti s¹en décharge sur Battisti ; homicide Campagna : attribué à Battisti par Mutti. ================================ 5. Se remobiliser pour Battisti et les réfugiés politiques pour nos propres droits contre EU Big Brother De tout cela le gouvernement informé n'a rien fait mieux, il a envoyé un "commissaire du gouvernement" dont monsieur Dassault nous dit à travers l'AFP que ce commissaire "de" n'était pas en fait "pour représenter le gouvernement mais pour dire la loi" : MAIS DE QUI SE MOQUE T'ON ? Est ce le gouvernement qui dit la loi ou nul n'est-il censé l'ignorer en démocratie ? Encore moins le système judicaire lui-même - juges et avocats ?! et leurs réfrérences d'expertises !!! Ce commissaire de monsieur Perben a nié les faits nouveaux, persistant et signant dans un entêtement d'erreur judiciaire, volontairement accusateur au nom d'un marché inconnu - mais clairement préjudiciable non seulement à Battisti mais à nos propres droits (à constater les effets). Aucune nouvelle pièce du gouvernement italien ne sera plus jamais crédible. J'ai vu, de mes propres yeux comme les juges, les dossiers mis en circulation dans la salle par les avocats avec l'accord des juges, lors d'une des nombreuses séances de ce procès, des documents envoyés par le gouvernement italien où des lignes entières avaient disparu, n'en restaient que des espaces blancs ! Maintenant il faut répéter qu'un accord solidaire entre les anciens militants les autorisaient réciproquement à ce que ceux qui resteraient sur place pourraient charger ceux qui ayant réussi à s'enfuir auraient trouvé un droit d'asile à l'étranger. La question appelle une réponse très simple : tant que le refuge politique local est admis et respecté internationalement, dès lors qu'il ne s'agit pas de crimes contre l'humanité - et je le dis pour d'autres réfugiés italiens qui pourraient avoir des dossiers lourds mais n'étant évidemment pas des crimes contre l'humanité (à tort ou à raison) sans pouvoir procurer de contre preuves -, alors le pacte de réciprocité tolérée est admissible. Mais dès lors que le droit d'asile est bafoué, alors le pacte de réciprocité est retourné. Non que les accusés deviennent comme les repentis à leur tour des accusateurs contre ces derniers, mais du moins faire la preuve qu'ils ne sont pas les auteurs des crimes, car cela fait partie des droits de l'homme que de pouvoir prouver que l'on est pas coupable, et cela mettrait-il en risque les repentis. Plus : après tous ces faux procès, cette délation provoquée par la justice et la police italienne aux prix de faux documents, de fausses déclarations, de fausses preuves, et de disparition de preuves ou pièces à conviction (par exemple l'arme du dossier Sofri, après la répétition et la lenteur des procédures (la police s'en expliqua ainsi), curieusement avait étrangement disparu, mais ce ne fut pas une raison suffisante pour que la Cour européenne ne débouta pas Sofri de son appel) tout cela est devenu parfaitement scandaleux. Nous savons tous aujourd'hui que plusieurs responsables des meurtres commis dans ces années de guerre civile, sont des repentis en liberté, il n'y en a certainement pas moins que de faux accusés emprisonnés. Alors il est temps que tout cela cesse. C'est l'Europe qui se joue abusivement depuis l'affaire Sofri. Même si un autre juge débouta la demande italienne pour un réfugié en allemagne sur une affaire criminelle mafieuse, il reste que personne ne peut parier sur la meilleure attitude possible de la cour européenne sans une mobilisation populaire importante pour Battisti. Car ce n'est pas sur une affaire politique que le gouvernement italien a été débouté comme cela aurait été autrement le cas pour Sofri, justement pas, mais sur une affaire simplement criminelle, et ce n'est pas par hasard : l'Europe cautionne le gouvernement nourri de fascisme de Berlusconi ! Au point que le gouvernement Berlusconi a pu et peut encore gouverner l'Europe et y modifier des lois. Je l'avais toujours dit : du sort de Battisti dépend non seulement celui des autres réfugiés italiens mais encore celui des emprisonnés politiques en italie, et le sort de nos propres droits en France. Et l'affaire Battisti nous en révèle de plus en plus sur la france européenne, et le mauvais pacte de l'apolitisme de la constitution qui nous est proposée, pour nous faire gouverner loin du suffrage universel. A chaque étape des procédures, il se dévoile un peu plus du contexte en progrès désastreux, cela sert d'échelle et de référence au prix sur la tête d'un homme que des pouvoirs ne voulant pas perdre la face sont capables de déployer contre leurs peuples, en les désinformant et en les trompant sur leurs propres libertés, en promulgant des lois opportunistes à l'instant même des situations où elles doivent s'appliquer ! De même que le silence respectueux avant le procès en cour d'Etat n'a mené qu'au renforcement de l'activité de division et de contrôles policiers dans le réseau de soutien, de même, gagner sur les salaires sans sauver nos libertés est une illusion : rien ne pourra être sauvé même si nous sommes nombreux ; car c'est le pacte symbolique sur nos droits qui lui seul peut nous redonner force représeentative. Sinon, ce sera réaliser la société de Big Brother, vendre son âme au diable pour le pire à venir, croyant avoir gagné l'essentiel en obtenant le minimum. Il faut se remobiliser et mobiliser d'urgence sur l'affaire Battisti, parce que c'est aussi important localement en France que les autres luttes plus massives - et les renforce vers une autre Europe qui asccepte la diversité des cultures, des lois, des normes et des économies - et la préservation des ecosystèmes vitaux dans le cadre des libertés acquises depuis la révolution de 1789 dont nous refusons de nous faire désemparer : dont le vote qui est aussi et d'abord d'avoir le droit de penser non et de le dire non, et que le non l'emporte. Personnellement je commence par dire NON aux extraditions. Qu'est-ce qu'on fait ? on recommence à signer - on débat, on se rassemble on informe ? on manifeste - on va suivre les manifestations en se faisant intégrer sur cette cause ? Il faut en appeler à tous pour informer d'une opinion mobilisée avant le rendu du jugement du conseil d'Etat - que ce jugement même négatif ne s'en porte pas bien - et sait-on jamais ? 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