aris on Thu, 23 May 2002 16:53:05 +0200 (CEST) |
[Date Prev] [Date Next] [Thread Prev] [Thread Next] [Date Index] [Thread Index]
[nettime-fr] Signez contre la fin du secret de la correspondance privee |
Bonjour, Vous trouverez ci-après la lettre ouverte que le GILC (Global Internet Liberty Campaign), qui réunit des dizaines d'ONG dédiée à la protection des libertés et de la vie privée, entend faire parvenir au Parlement Européen avant le 29 Mai, date du prochain vote de la Directive 97/66 sur la protection des données de communication, modifiée sous la pression du Conseil de l'Europe à la faveur des attentats du 11 septembre et de la "guerre au terrorisme". La situation est grave, c'est notre vie privée à tous qui est menacée. Nous vous invitons donc à vous joindre aux signataires de cette lettre. Le Conseil de l'Europe s'efforce discrètement depuis novembre d'autoriser les services de police et de renseignements à pratiquer une surveillance généralisée et préventive de toutes les données de communications (téléphoniques et électroniques). Mais ces données ne sont pas de simples numéros de téléphones, elles contiennent des informations très personnelles : qui vous écrit, à qui vous écrivez, à quel sujet, quelles mailing-listes vous recevez, quels sites, forums, newsgroups vous fréquentez ou alimentez, etc. Que les services de police puissent y fouiller, sans encadrement judiciaire particulier, au simple motif du "maintien de la sécurité", ouvre la voie, non seulement à toutes sortes de dérapages, mais signifie tout simplement la fin de la notion de "vie privée". C'est pourquoi il est essentiel que le 29 Mai, le Parlement Européen maintienne son amendement interdisant toute surveillance "généralisée et exploratoire". Alors que la France n'a toujours pas publié les décrets d'application de l'article 29 de la LSQ -qui fait des internautes français des "présumés coupables" à cybersurveiller par principe et par défaut-, les représentants des ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays du G8, retranchés à Mont-Tremblant (sic) Canada, se sont rencontrés la semaine dernière pour réaffirmer leur volonté de placer les télécoms sous cybersurveillance, conserver coûte que coûte des archives détaillées de nos connexions sur les réseaux, tant téléphoniques qu'électroniques, et constituer une inquiétante liste des traces (donnée en annexe de ce mail) qu'ils voudraient contraindre les opérateurs techniques à mettre en place. L'Europe est en première ligne pour ce faire. Gageons que, si rien n'est fait pour contrer cette collectionnite aigüe de données, notre "société de l'information" ressemblera bel et bien à cet "état de surveillance" qu'Orwell a dénoncé dans son inquiétant roman '1984'". Valentin Lacambre, fondateur d'un des plus anciens prestataires de services indépendants français, altern.org, y voit "la fin du secret de la correspondance privée". Pour Tony Bunyan, directeur de l'organisation Statewatch, "C'est l'avenir de l'esprit démocratique de l'Union européenne qui est en jeu. Si toutes les télécommunications téléphoniques, les télécopies, les emails, les connexions Internet peuvent être interceptés librement par les services de sécurité et examinés en toute impunité, qu'est-ce qui va distinguer nos Etats des régimes autoritaires ?" .. Signez avant le 28 mai la lettre ouverte disponible ici http://stop1984.com/index2.php?lang=fr&text=letter.txt ou là : http://www.stop1984.com/index2.php?lang=fr&text=letter.txt Signature des organisations à envoyer (avec nom, prénom, URL et présentation) à Marc Rotenberg (rotenberg@epic.org). Voir aussi : >>>Protection des données : les ONG mobilisées avant le vote du Parlement européen http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-lettre-pe0502.html >>>Loin des capitales, le G8 se mobilise pour traquer les communications http://news.zdnet.fr/cgi-bin/fr/printer_friendly.cgi?id=2110430 >>>L'Union européenne souhaite contrôler les communications de ses citoyens http://enduring-freedoms.org/article.php3?id_article=312 >>>Principes relatifs à la disponibilité des données essentielles au maintien de l'ordre public http://www.g8j-i.ca/french/doc3.html >>>LSIjolie : pas de liberté sans vie privée ! http://www.LSIjolie.net admin@lsijolie.net http://www.LSIjolie.net LSI-LSQ : ONHOOQ ! Si vis pacem para netum <Si tu veux la paix, prépare le Net> ============================================ Lettre ouverte du GILC M. Pat Cox Président, Parlement Européen Parlement Européen Bâtiment Paul-Henri Spaak - 11B011 60, rue Wiertz B-1047 Bruxelles BELGIQUE Parlement Européen Bâtiment Louise Weiss - T15003 Allée du Printemps - BP 10024/F F-67070 Strasbourg Cedex FRANCE M. Cox, Nous vous écrivons, ainsi qu'à tous les membres du Parlement européen, au nom d'un large éventail d'ONGs protectrices des libertés civiles dans le monde à propos du vote le 29 mai prochain de la Directive européenne sur la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques (la "proposition de Directive"): Nous vous exhortons à voter contre le principe du contrôle général et exploratoire des communications électroniques des individus par les autorités policières et services de sécurité. Nous vous recommandons de voter en faveur de la position de la Commission des Libertés et des Droits des Citoyens, de la Justice et des Affaires intérieures (la "Commission LIBE"). Nous vous encourageons fermement à ne pas voter en faveur d'un amendement à l'article 15 qui laisserait chaque Etat membre libre de voter sur la question fondamentale de la conservation des données. Par cette declaration collective, nous voulons souligner l'importance critique que ce vote a pour l'avenir des sociétés démocratiques. Nous pensons que la conservation des communications électroniques par les autorités de police et services de sécurité ne doit être mise en oeuvre que dans des cas exceptionnels. Elle ne doit être sanctionnée par les autorités judiciaires ou autres autorités compétentes qu'au cas par cas. Lorsque elle est autorisée, cette conservation doit etre nécessaire, appropriée, proportionnée et temporaire et en conformité avec la Convention européenne des Droits de l'Homme, la Charte des Droits fondamentaux de l'Union européenne et la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme. C'est la raison pour laquelle nous soutenons vivement le vote du 18 avril dernier au sein de la Commission LIBE sur le projet de recommandation pour la deuxième lecture (le "Projet de recommandation du Comité"). Nous soutenons particulièrement tout langage qui soit de nature a promouvoir et preserver les valeurs les plus fondamentales que se doivent de defendre les sociétés démocratiques: le droit au respect de la vie privée; la liberté d'expression et la présomption d'innonence. Nous opposons vigoureusement le langage de la position commune du Conseil du 28 janvier dernier parce qu'il permet aux Etats membres d'autoriser une surveillance généralisée et exploratoire à grande échelle. La lutte contre le terrorisme est, certes, un objectif légitime. Cependant, nous ne croyons pas qu'elle doive justifier des actions portant atteinte aux droits les plus fondamentaux des Etats démocratiques. Nombre d'institutions européennes impliquées dans le processus législatif partagent notre position et ont souligné l'importance de la décision actuellement devant le Parlement pour le respect de la protection de la vie privée des individus. Les autorités européennes en charge de la protection des données a caractère personnel se sont ainsi opposées aux tentatives visant à créer de nouvelles obligations de conservation des données. Dans une lettre datée du 7 juin 2001 au Président du Conseil de l'Union européenne, le président du Groupe de protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel écrit: "le stockage systématique et préventif des communications et des données de traffic des citoyens européens mettrait en danger les droits fondamentaux à la vie privée, à la protection des données, à la liberté d'expression et à la présomption d'innocence." De même, les membres de la Commission LIBE ont insisté pour que les Etats Membres ne puissent pas exiger comme bon leur semble des données de telecommunication relatives au trafic et à la localisation sans spécifier la raison precise pour laquelle ils ont besoin de ces donnees. Ils nous ont alerté sur le risque que la police et les services de sécurité utilisent ce nouveau pouvoir afin de pratiquer une "pêche à l'information" massive et arbitraire. Par ailleurs, les commissaires européens à la protection des données personnelles ont reconnu que l'une des meilleures garanties pour protéger la vie privée est de limiter au maximum la collecte des données à caractère personnel. Ils ont constamment affirmé que la confidentialité des communications est l'un des "éléments les plus importants de la protection du droit fondamental à la vie privée et à la protection des données, tout comme de celui au secret des communications". Ils ont indiqué que "toute exception à ce droit devait être limitée à ce qui est strictement nécessaire dans une société démocratique et être clairement définie par la loi." Une rétention généralisée de toutes les données de communication pour d'hypothétiques et futures investigations criminelles ne remplit pas ces conditions de base. Accorder aux autorités de sécurité des pouvoirs étendus de conservation des données, en particulier si ces autorités venaient à les exercer de manière routinière et sur une grande partie de la population, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les données personnelles les plus confidentielles. De gigantesques bases de données contiennent aujourd'hui des données à caractère personnel sur la situation médicale des individus, leurs origines ethniques et raciales, leurs croyances religieuses et philosophiques, leurs opinions politiques, leur appartenance à des syndicats et leur sexualité. Les nouvelles exigences de conservation des données, telles qu'envisagées par le langage très général de la position commune, créent de nouveaux risques pour la vie privée des individus, la liberté d'opinion et d'expression et la sécurité publique. Par ailleurs, la nature des communications sur l'Internet fait en sorte que votre décision aura des répercussions qui s'étendront bien au-delà des frontières de l'Union européenne. Certains d'entre vous pourraient considérer que la position du Conseil ne lie pas les Etats Membres de l'U.E. et qu'il est du resort de leurs parlements nationaux de decider, par le biais de lois, si le principe de la préservation des données doit s'appliquer. Pourtant, une decision-cadre, rédigée en secret par certains Etats Membres de l'U.E., obligerait tous les Etats de l'Union à introduire une loi autorisant la conservation des données de télécommunications relatives au traffic. Une telle décision montre clairement le peu d'importance que revêt l'opinion du Parlement européen pour le Conseil et les gouvernements des Etats Membres. C'est la raison pour laquelle nous vous encourageons maintenant à decider si la question de la conservation des données est un sujet qu'il appartient exclusivement au Conseil et aux gouvernements des Etats Membres de régler, sans que n'aient de voix au chapitre les représentants des citoyens européens eux-mêmes. Nous vous exhortons donc respectueusement à approuver la position de la Commission LIBE sur l'Article 15(1) et à ne pas céder aux propositions de compromis. La question cruciale sur laquelle le Parlement européen doit se prononcer-decider si les communications de tous les citoyens de l'Union européenne pourront bientôt faire l'objet d'une surveillance généralisée-est d'importance capitale pour le futur des Etats démocratiques. C'est maintenant à vous qu'il revient de sauvegarder nos libertes fondamentales. Signez avant le 28 mai la lettre ouverte disponible ici http://stop1984.com/index2.php?lang=fr&text=letter.txt ou là : http://www.stop1984.com/index2.php?lang=fr&text=letter.txt ========================================================== Le G8 veut unifier les méthodes de cybersurveillance systématiques. Ainsi, en matière de courrier électronique, les opérateurs techniques seraient contraints de conserver, pendant un an, les : - dates et heures des connexions du client au serveur - adresses IP de l'ordinateur d'envoi - message-ID (msgid) - expéditeurs (login@domain) - destinataires (login@domain) - indicateurs de situation - journaux du POP (Post Office Protocol) ou du IMAP (Protocole d'accès message Internet) - dates et heures des connexions du client au serveur - adresses IP des clients connectés au serveur - ID utilisateurs - dans certains cas, renseignements sur les courriels récupérés Pour ce qui est du FTP (Protocole de transfert de fichier) : - dates et heures de connexions du client au serveur - adresse IP de la source - ID utilisateurs - chemins et noms des fichiers des données téléchargées vers l'amont ou l'aval Passons désormais au Web...: - journaux HTTP (protocole de transfert hypertexte) - dates et heures des connexions du client au serveur - adresses IP de la source - transactions (c.-à-d. commande GET) - chemins des transaction (pour récupérer la page html ou l'image) - « dernières pages visitées » - codes de réponse ...au réseau USENET (les newsgroups)...: - journaux NNTP (Network News Transfer Protocol) - dates et heures des connexions du client au serveur - ID des processus (nnrpd[NNN?N]) - noms d'hôte (nom du serveur de nom de domaine (DNS) de l'adresse dynamique IP assignée) - activités de base du client (sans contenu) - message-ID du message livré ...et enfin à l'IRC : - journaux IRC - dates et heures des connexions du client au serveur - durée de la séance - surnoms utilisés pendant la connexion IRC - noms d'hôte ou adresses IP ou les deux -------- HACKTIVIST NEWS SERVICE s a m i z d a t . n e t Don't hate the media, become the media ! http://hns.samizdat.net _____________________________________________ #<nettime-fr@ada.eu.org> est une liste francophone de politique, art et culture lies au Net; annonces et filtrage collectif de textes. #Cette liste est moderee, pas d'utilisation commerciale sans permission. #Archive: http://www.nettime.org contact: nettime@bbs.thing.net #Desabonnements http://ada.eu.org/cgi-bin/mailman/listinfo/nettime-fr #Contact humain <nettime-fr-admin@ada.eu.org>